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2.25.2014

DE BRONZE ...





Lorsque s'arrêtent les saisons, lorsqu'on n'est plus gelé, rincé, bronzé, venté, c'est qu'on gît sans lumière dans une dernière demeure, poussière débarrassée des meubles ... Il n'est plus question de désirs et de fleurs. Les moisissures mettent en loques les cache-misères. Par-ci par-là des traces d'anatomie, quelques ongles trop longs, une touffe roussie de cheveux ternes, le chicot qui crève un linceul et en guise d'activité le passage d'insectes pressés. La peur du noir est parfois si terrible qu'à de fausses fenêtres se montrent des fantômes de bronze, bleuis par la pluie , coiffés et habillés pour la noce... Ces désespérés mendient en quelque sorte l'occase de prendre l'air, victimes de leur amour-propre et d'un charlatan d'artiste qui échangea leur or contre dix mètres carrés de gloire... A moins qu'une épouse délivrée ne se fût délivrée davantage, s'étant payée la mine du seigneur et maître au pilori de son monument, noué dans sa cravate, privé de ses mains et du reste, admiré par des lapins.

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