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4.14.2014

LES JOURS ....




Les empereurs de Rome avaient les pieds sur Terre et un sixième sens de la Politique. "Je sens que je deviens dieu" dit à la veille de sa mort Titus Vespasianus, qui remplit les caisses de l'Etat en taxant les pissotières, sources intarissables. "Ai-je bien joué la comédie de la vie ?..." demandait Octave Auguste qui avait raflé l'Orient et l'Egypte de Cléopâtre, perdu trois légions en Germanie, fondé l'Empire et engendré des filles impossibles. "Quel artiste périt!" gémit Néron, le poignard sur la gorge, qui avait chanté l'incendie de Troie sur les terrasses du Palatin devant un brasier de la Ville éternelle, livré les chrétiens aux bêtes, parcouru la Grèce avec une cithare en char et costume d'Apollon... On ne peut pas en dire autant de Louis XVI dont la tête roula dans le panier des droits de l'Homme, tenu aux anses par des citoyens vertueux.
Il y a des vies longues et courtes. Le manège tourne. On grimpe. Un monsieur ou une jeune fille font gigoter un pompon. Si on se lève au bon moment, on l'attrape pour gagner un tour. Faire des tours et des tours, c'est la vie mais tous les manèges ne sont pas équipés de pompons. La ronde présage de sa fin. Pour les enfants ce n'est pas grave car le monsieur qui est aux commandes a le sourire. La Terre ne fait que des tours, nous ne le savons pas depuis longtemps et la moitié des hommes croient que le Soleil tourne autour d'eux comme la roue du Destin. Les étoiles ont la cote depuis que des rois mages ont suivi celle de Bethléem jusqu'à une étable. Le manège des grandes personnes les entoure. L'enfance , l'amour et la mort y jouent les trois temps de la valse. Le reste n'est que décor, clins d'oeil et petits signes. C'est une valse étourdissante où les aveugles voient des mirages, où le pompon fait curieusement gagner de la solitude et du silence...
Nos étoiles ne sont plus chamaniques, nos astrologues gravissent des montagnes de mathématiques, traversent des mers de philosophie, entassent des mégatonnes de livres et de disques durs... Les fruits de la connaissance nous ont virés du paradis terrestre : nos amours sont enfants de Caïn et nos plaisirs ne s'éloignent jamais de notre nombril. L'histoire de nos bonheurs tient sur quelques timbres-poste. Nous sommes abusés par nos foules, réduits à de pauvres chimères: les peuples élus, les vertus citoyennes et les profits planétaires... Deux siècles de progrès techniques, de chants d'amour et de liberté n'ont empêché ni les avions de chasse, ni les tanks, chambres à gaz et feux nucléaires ... Nous avons converti les armes chimiques en produits phytosanitaires, nous vivons dans une soupe de molécules cuite par des sorciers amis des banques ... nous trafiquons les gènes et le sport... Nos innocents sont aussi dangereux que nos traîtres, nous tournons en boucle dans le diaporama des blancs rateliers de "stars", des vulves poilues ou sans poils, des pines en l'air sous des abdominaux en tablettes de chocolat... des têtes de mort dans les métros et les médias... L'affaire semble jouée, définitive : 1 pour cent de Goldman S... ou l'équivalent en guise de créateurs, 9 pour cent d'instruits pour relayer  les décisions et les exécuter, 90 pour cent de "consommateurs-citoyens" qui marchent au sifflet des médias, n'ont rien à comprendre et pas grand chose à faire, alourdis de cul, d'alcool et de dope... Car les clones ont du coeur, c'est connu, des sentiments, des petites faiblesses... Ils sont aussi vulnérables, à la merci d'un accident de laboratoire...  Tel pourrait-être le lendemain qui chante . L'écart des savoirs est en accélération constante... Suit l'exponentielle obésité de la " Communication", les marées d'images et crues de phrases creuses. L'épouvante naîtra d'un arrêt de la machine à tourner en rond, puis de la faim et de la soif... Nous aurons des vierges cannibales.

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