Mon nom ne vous dirait rien, je ne suis personne... Tel que vous me voyez, je m'étais armé pour descendre l'interminable escalier qui menait à une certaine cave. Je tenais un bougeoir, les marches glissaient à cause de l'humidité. Il y avait des couloirs qui partaient à droite et à gauche de certains paliers. J'y ai vu des photographies d'inconnus rangées sur des étagères avec des inscriptions précises et indéchiffrables. J'ai vu depuis dans des tombeaux anciens, saccagés par des adolescents ivrognes, des portraits de ce genre, reportés en sépia sur des porcelaines... Je descendis un nombre incalculable de marches. Il y avait des bruits indistincts et comme des murmures. Je me sentais en forme. Quand je fus tout en bas, j'entrai dans une salle carrée. Les murs étaient à peine visibles faute de lumière , mais sur une petite table au centre de la pièce, on avait posé un cadre de cristal. Il contenait une photographie. Quand je me suis approché, le cristal émit une lumière bleue aux quatre coins du cadre. Bien que la photo soit nette , je dus m'approcher à dix centimètres pour la voir vraiment. Une jeune femme et un jeune homme occupaient l'ovale découpé sur un fond noir. La femme portait une boucle d'oreille en forme d'étoile avec des brillants au centre, une broche de grande taille fermait son col. Ils étaient tous deux en costume de fête ou de cérémonie, à peine sortis de chez le coiffeur. Je cherchais une inscription, des noms, une date, mais il n'y avait rien. Je regardai autour de la table, mes yeux s'étaient faits à l'obscurité. Rien sur les murs ni ailleurs. Le sol était fait d'un carrelage de terre cuite, des tomettes hexagonales comme on en voit tant au sud de la Loire. Au moment où je me disais qu'il fallait remonter, je sentis un tremblement dans le dos, des frissons aux bras et une sorte de contraction de la gorge. Il se mit à faire froid. J'avais un vertige. La photographie grandissait à vue d'oeil et alors que je baissais les yeux je vis que je portais des sandales et distinctement que je chaussais du 32. Rien ne bougeait sur la table, j'étais essoufflé, il y eut une odeur de moisi, je fonçai dans l'escalier, je courrus de palier en palier sans m'arrêter. Je m'étonnais de courir si vite. Je regardai en l'air et je vis que la Lune avait changé. | |||||
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12.21.2013
PERSONNE ...
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