Nos yeux se déplacent tous les cinquantièmes
de seconde, nous faisons dans notre tête des additions et des soustractions
de ces arrêts sur image, les résultats se mêlent à
des souvenirs tirés par les cheveux de notre mémoire... Ils
nous changent l'humeur ou nous enfoncent dans nos trous, peu importe. Il arrive qu'avec un hasard de plus ou de moins plus un brin de conscience
et trois secondes de réflexion, nous jetions un oeil sur ce que nous
avons déclenché... Nous ne saurons jamais quelle fut la part
des choses, de nous-mêmes, de nos aptitudes à tisser des
liens entre notre ignorance et l'absolue indifférence de ce qui nous
entoure... Avons-nous prouvé que nous sommes quelque part, que nous
l'étions et que bientôt nous serons ailleurs?... Nous ne sommes
pas plus près des êtres et des choses quand ils passent à
travers des lentilles, nos "capteurs" font le décor
de nos illusions et de nos suffisances, mais surtout laissent filer la présence
du monde comme file l'eau de mer entre les doigts... Il nous reste
un peu de l'écume des jours ... Tels sont les paysages en photographie,
à refaire jour et nuit pour le lendemain, défraîchis
de la veille, tout juste témoins d'un passage sans importance, mais
nécessaires à l'investigation de quelque seconde plus ou moins
fatale que sa précédente et sa suivante... Le Soleil s'est
arrêté sur le chemin de Damas.
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