Voici des restes d'un monde fichu pour cause de défaillances économiques, de bagarres monothéistes et de tremblements de terre. Nous, nos images ne seront pas de marbre au jour lointain de nos remontées à l'air libre : nos bouts de plastique, nos vieux papiers, nos vanités exponentielles et vulgaires, nos médicaments sauvés des eaux, nos langueurs sur écran et nos traces numériques, nos vantardises, nos ciels bleu des mers du sud et nos cocotiers pour normalisés, nous rendront à jamais ridicules et inquiétants.
Nos classes moyennes, autant dire nos liquides-vaisselle , s'étant gavées d'épidermes de luxe et de retours d'âge, viennent se taper les cloches où des peuples anciens sont payés au lance-pierre... Fricoteuses de boutiques, posant de vieilles pattes sur de tristes occases venues de Chine, sables mouvants de l'esprit, caricatures de corps, ces armées chenues de la consommation s'en remettent des couches-culottes culturelles et gastronomiques, indifférentes aux Parques, les doigts accrocheurs sur des buffets de cinq étoiles comme les mains d'aveugles sur les épaules des aveugles de Brueghel ... Se remplir les boyaux de sursauts, rêver de prolongations sous les chasses d'eau... Gagner le pompon d'un tour supplémentaire ...
La descendance des vaincus et des vainqueurs de 1940 ne vaut guère mieux que les romains d'Odoacre , après qu'il eût plié les insignes de l'Empire et fait porter la caisse à Byzance...
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