On me reproche de ne croire à rien. Je pense que c'est moins grave que de croire aux extra-terrestres, aux pieds fourchus de Satan, aux ailes des anges, au Paradis d'Allah débordant de vierges, au Dieu vengeur de Jérusalem ou à la mort du Fils pour l'expiation de mes péchés.
Suivez mon regard, vous verrez qu'il ne porte pas sur des dogmes. J'ai vu autour de moi l'effondrement ou la lézarde des choses, des opinions, des empires. Tant mieux, j'aurai vécu longtemps. J'ai grandi avec des livres d'autres siècles ( le dix-neuvième et le vingtième...). Je suis aussi sensible à l'atmosphère des ruines qu'à celle de la rue, j'ai passé le clair de mon temps à l'étude des époques anciennes. Il me reste du passé beaucoup de traces et fort peu de conclusions. Je n'ai pas de nostalgie, sauf peut-être celle de paysages que nous ne verrons jamais, de l'air que nous ne respirerons plus et des animaux si proches de l'homme pendant tant de siècles. Heureux Bougainville et bienheureux peintres de Lascaux... C'est la Terre qui m'attriste faute d'illusions pour soigner les fous en route pour le bonheur ... Nous avions marché sur les vieilles lunes de la Providence, cru les philosophes qui disaient que nous naissions sans taches, enseignaient que nos progrès rendraient le monde exemplaire et l'Histoire chaleureuse.
Fallait-il que nous penchions de travers sans nous en rendre compte? Avons nous fermé les yeux sur d'insupportables évidences? La pire étant que de tous les microbes et virus mortels du monde, nous sommes les plus actifs...
Hiroshima, Fukushima... les pendules sont à l'heure et les illusions perdues...
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