Rechercher dans ce blog

6.05.2013

OPTIMISME ....








La Jeunesse ne rend pas moins aveugle que le grand âge. Entre les brumes de mars et celles de novembre on ne voit pas mieux le printemps que l'automne.  Dans le brouillard l'horizon est tellement flou qu'on va d'un seul coup du bout de son nez aux autres galaxies. Les poètes et les philosophes  s'en réjouissent, qui ne sont bien  qu'avec le vertige sur des chemins qui ne mènent nulle part. Les  petits enfants sont-ils  optimistes quand ils ouvrent de grands yeux? Quand ils se cognent au pied d'une table, apprenant à marcher, ils ne savent pas s'il s'agit d'un accident ou d'une chatouille. Alors ils choisissent de rire ou de pleurer devant ce premier signe du destin. Nous qui voyons à peine le temps qu'il va faire, qui passons tous les jours l'heure exacte de notre mort, qui perdons nos amis et nos amours sans le vouloir, qui passons forcément des cadavres aux statues, peintures et photographies, nous qui cherchons des raisons d'aimer les mots et les gestes, aurons-nous le courage de plonger dans la brume  et de vivre stupéfaits?  
Car l'optimiste n'est ravi de rien, connaît toutes les stations du chemin de croix.  Il sait que dans les nuages blancs, des avions ont explosé sur des pentes blanches, furent couverts par les avalanches... Ainsi des valises diplomatiques et des vertèbres vont avec les glaciers jusqu'aux moraines frontales. 
Mais puisqu'il faut voler, naviguer, passer de siècle en siècle d'un ventre à un autre et ramener de ces aventures quelques mots de plus, quelques images  et quelques signes pour savoir que l'on ne sait pas grand chose, il choisit de rire quand l'homme se cogne et de le siffler quand il gémit sur son sort.
 
 
 

 
 

    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

:-))