Ceux (celles) qui ont la plainte facile, disent que notre monde est trop compliqué. Ils (elles) se désabusent de tout. Ainsi font les classes moyennes en déroute de culture et de savoir, inaptes aux conquêtes, amnésiques et châtrées. Ils (elles) lâchent des soupirs, posent des yeux de veaux sur leur progéniture et le spectacle terrestre. On dirait qu'ils sont pierreux de la tête et des fesses. Ces impropres à l'Histoire ne rêvent que d'étables et de frais ombrages. Peu capables d'avenir, occupés de miettes et lourds comme des tombes, ils gisent.
On les flatte et on les prie d'en haut pour que vivent les banques et tous les bras-droits de Ploutos , dieu de l'argent : il y faut beaucoup de mathématiques, d'innombrables rumeurs , des trains de caddies, des savoirs jetables, multitude d'oiseaux rares technologiques et le concert médiatique dès la petite enfance. Résignés au Bonheur et titillés de peurs, mis en réseaux et organisés en bandes de perroquets aux couleurs des logos, les hommes et les femmes de l'Axe du Bien moulinent dans les machines à penser, ont le corps très près de l'esprit et l'âme occupée aux corps : manger, copuler, dormir, engendrer un peu, vieillir en forme, déféquer dans des porcelaines éclatantes ... Tels sont leurs virages autour du Soleil.
Rien de bien neuf chez les damnés. Mais cette immobilité entretenue à toute vitesse consomme tant d'énergie et de frottements que la Terre a trop chaud. Des cadavres sortent des congélateurs : prophètes et hommes de Dieu reprennent du service, les livres sacrés la direction des places de marché. Les barbus terroristes de femmes ont la trique, veillent aux grains des démons, s'acharnent à la purification de ce monde trop chaud... Pourfendeurs de cochons et abatteurs identitaires ... Le peuple élu de Dieu creuse des piscines en Palestine, on voit de plus en plus de calottes, turbans, voiles, robes noires, manquent les étoiles jaunes, les triangles roses et autres "signes" de repérage...
Jamais nous n'avons été si près de nous-même et si chanceux. Le Bien et le Mal ont déserté le Ciel et l'Enfer. Notre exigeante Raison est partie en fumée à Los Alamos, notre belle Nature est dans nos poubelles, nos "amis les animaux" finissent dans quelque chose qui ressemble à des chambres à gaz, nos chers enfants sont voué(e)s au ridicule de la consommation de masse, des mamies penchées sur les yaourts, des pédagophiles déodorant(e)s. L'industrie de l'Amour recrute des suceurs( euses) de bites, explorateurs(trices)de trous et répétiteurs(trices) de pénétrations neuves et tontes de gazon ... Les jours ordinaires de l'infortunée Justine gagnent les banlieues... Plus besoin d'aristocrates pour enseigner les vanités, saisir la Fortune par les cheveux, essayer de ne pas mourir... Encore très peu de temps pour ne pas se dégoûter de l'Omega de l'humanité, de son cousinage avec le Créateur... Quelques années à peine pour se retourner vers l'Alpha des fleurs, forêts et bêtes courageuses qui n'attendent ni la vie ni le salut, les suivre au printemps et à l'automne, mettre au monde et disparaître...
Il sera trop tard pour dix milliards de retardataires et de cervelles orphelines quand les plus savants reproduiront des roses et des hommes dans des laboratoires secrets, sur une planète neuve et lointaine...
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