37 + 18,5 = 55,5 mm de focale équivalent 24x36 , pour ce MIR-1B
monté sur un Pentax numérique, fermeture à 8, la
profondeur de champ calée à 5,6, soit de 2 mètres
cinquante à l'infini. Le paysage passe dans un système physique
où des inconnus mêlent des courbes à des équations.
La lumière étant ce qu'ils croient, l'oeil étant
ce qu'on peut en savoir, le nerf optique et le cerveau des uns ressemblant
peu ou prou à celui des autres, les ingénieurs se mettent
d'accord sur ce qu'on doit considérer comme net et contrasté
pour un certain prix de revient ... Les clients fortunés, daltoniens
ou affligés de strabisme, font monter les enchères et des
physiciens de haute volée leur concoctent des optiques somptueuses,
mécaniquement irréprochables et dont le rendu pète
le feu... Bien qu'ils ne soient pas philosophes, les industriels font
de la prose sans le savoir et chacun sait que les optiques des uns ne
révèlent pas le monde comme celles des autres... Les écoles
françaises et allemandes ont eu leurs générations
de sorciers, puis les japonais firent presque aussi bien pour trois fois
moins cher... Mais le record de l'intelligence consistait en optique à
faire ce que font les meilleurs pour d'autres clients que les maharadjahs,
les rois du pétrole ou les souverains en exil... Ainsi naquirent
en Russie et Allemagne de l'est des cailloux robustes comme des kalachnikov,
précis, liants et fermes dans les couleurs, les contrastes et les
détails... qui varient entre 20 et 150 € sur le marché
du web, aussi efficaces que les colliers de perles qui garnissent le cou
des photographes mondains....Ces "Industar", "Pentacon",
"Mir", "Hélios" et autres babioles ont en plus
le mérite d'exceller sur les capteurs numériques, car ils
sont peu garnis de couches anti-ceci ou cela... Ils se contentent de parasoleils
ou de photographes peu obsédés par les contre-jours...
Où l'on voit que le paysage fait rarement la photo et que l'optique
fait le paysage, combinée aux névroses, obsessions, délires
ou curiosités du photographe. Pour ce motif
un certain rythme, une certaine organisation des masses, quelques manies
et quelques attentions nous rapprochent de nous mêmes et de nos savoirs avec la complicité de que les ignorants appellent
"la Nature"...
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