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9.03.2013

PRETEXTES ....







Quatre ou cinq traits noirs. Curieux... on parle de désir. Vous pensez, vous, que les objets sont plus ou moins désirables, comme les corps, les bonnes et parfois les mauvaises actions... C'est ce qu'on a appris à l'école et ce qui est écrit où rôdent les marchandises. Le génie des industriels, des artistes et des éducateurs consisterait à glisser dans les choses une force d'attraction particulière, capable de détourner les regards, de faire saliver les bouches bées. Un psy genre pasteur à lunettes vous a-t-il demandé en vous regardant bien en face :" Quels sont vos désirs ?" Avez-vous ressenti de la gêne en fouillant tous vos recoins pour en trouver?...
Vous faites une drôle de tête, vous croyez qu'on se moque de vous. Vous vous demandez ce qu'il y a là-dedans, vous ne voyez rien de séduisant : cela ressemble vaguement à un dessin académique, la reprise en accéléré d'un sujet millénaire. Les dessins d'autrefois ont la valeur de l'ancienneté, mais celui-là est trop sommaire pour être ancien. Les dessinateurs que vous connaissez font des bandes dessinées. Ils racontent des histoires, leurs dessins sont aboutis, leurs idées accessibles. Vous tournez les pages des albums et vous adorez retrouver des ambiances qui vous sortent de chez vous,  un peu comme les cigarettes et les bières que vous préférez. 
Ce dessin sert-il  à quelque chose? Vous sentez qu'on ne cherche pas à vous joindre. 

Les serial-killers, les pervers, les obsédés, les dictateurs connaissent leurs désirs... Hitler savait et parlait. Ils adorent leurs victimes, ils jouissent de les retrouver infiniment jusqu'à ce qu'un feu d'artifice ou de secrètes décisions du destin viennent tout arrêter. Leurs fièvres grimpent quand la mort les prend dans ses bras parce qu'elle seule sait les aimer... Et ils sont affamés de ces amours là.

Les peintres cherchent autre chose. Ils lâchent ou construisent des couleurs, ils se taisent. Ils s'arrangent pour être seuls, ils aiment se pencher sur le vide. Si vous êtes perspicace, vous accepterez de vous priver des désirs d'autrui, et vous vous jetterez de l'autre côté des miroirs, ignorants de ce qui vous attend. En d'autres termes les peintres n'ont pas de désirs, ils sont le désir-même. Ils élaborent et figurent leurs objets, comblent d'attentions l'espace qu'ils attrapent, tendent des filets quelque part au-dessus de tout et de rien. A force d'aller et venir à travers des reflets, il arrive que la Mort perde la tête et se prenne dans les fils de la toile. La Peinture est imprévisible... Les tableaux servent à ceux qui ferment les yeux et se bouchent les oreilles quand on leur donne un caddy pour visiter le paradis terrestre , mais qui les ouvrent dès que s'arrête la musique d'ascenseur et que s'éteignent les projecteurs ... La Peinture commence où finit l'image et tous les prétextes sont bons....

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