Vous êtes sur un pont neuf et sous vos pieds la terre se transforme. Des boeufs et des chevaux l'avaient retournée deux mille ans, ils s'arrêtaient près des bois où le silex affleure. Les soirs tombaient sur les charrues dételées. Les chevreuils sortaient des ombres et commençaient leurs promenades. Les renards longeaient les haies, les sangliers cognaient les talus... On ne sait pas si des armées sont passées par là et s'il y eut des batailles. Mais on y marche sur d'innombrables ancêtres et on se dit que dans la rosée du matin remontent les sueurs des bêtes et des hommes, que le plus idiot des champignons tire dehors toute une lignée de saveurs nées du miracle des générations. Vous êtes à la hauteur des arbres, vous posez les coudes sur la rambarde et vous regardez comme si vous étiez en ballon. Un petit vent que vous ne connaissiez pas vous donne l'impression d'être plus haute qu'en réalité. Derrière vous la forêt s'arrête, coupée par une esplanade de terre. On se croirait dans un pays neuf. Vous avez un grand ciel au-dessus de vous et la route qui va au sud vise l'horizon comme une épée. Un type qui passe par là vous explique que les machines qui servent à tracer cette route sont précises au centimètre et qu'elles sont commandées par satellite. Vous serez bientôt plus près de l'Italie que Montaigne de La Boétie. Les chevreuils s'arrangeront, les renards et les sangliers poursuivront leurs petites affaires et les tracteurs retourneront la terre aux minutes indiquées par la météo spatiale. Vous aimeriez comme les hirondelles arriver début avril et partir fin septembre, pour suivre le soleil en Afrique en passant par le Caucase....
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9.02.2013
LES PIEDS SUR TERRE ...
Vous êtes sur un pont neuf et sous vos pieds la terre se transforme. Des boeufs et des chevaux l'avaient retournée deux mille ans, ils s'arrêtaient près des bois où le silex affleure. Les soirs tombaient sur les charrues dételées. Les chevreuils sortaient des ombres et commençaient leurs promenades. Les renards longeaient les haies, les sangliers cognaient les talus... On ne sait pas si des armées sont passées par là et s'il y eut des batailles. Mais on y marche sur d'innombrables ancêtres et on se dit que dans la rosée du matin remontent les sueurs des bêtes et des hommes, que le plus idiot des champignons tire dehors toute une lignée de saveurs nées du miracle des générations. Vous êtes à la hauteur des arbres, vous posez les coudes sur la rambarde et vous regardez comme si vous étiez en ballon. Un petit vent que vous ne connaissiez pas vous donne l'impression d'être plus haute qu'en réalité. Derrière vous la forêt s'arrête, coupée par une esplanade de terre. On se croirait dans un pays neuf. Vous avez un grand ciel au-dessus de vous et la route qui va au sud vise l'horizon comme une épée. Un type qui passe par là vous explique que les machines qui servent à tracer cette route sont précises au centimètre et qu'elles sont commandées par satellite. Vous serez bientôt plus près de l'Italie que Montaigne de La Boétie. Les chevreuils s'arrangeront, les renards et les sangliers poursuivront leurs petites affaires et les tracteurs retourneront la terre aux minutes indiquées par la météo spatiale. Vous aimeriez comme les hirondelles arriver début avril et partir fin septembre, pour suivre le soleil en Afrique en passant par le Caucase....
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