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10.01.2013

CONSOMMATION ...








 
Les mouches ne se font pas de souci parce que plus les hommes sont nombreux, plus il y a de mouches... On ne sait pas exactement ce qui les attire. " Je voudrais être mouche pour savoir ce qu'ils se racontent..." Cette expression reprise par des gens sérieux nous apprend que des apprentis détectives sont prêts à s'équiper d'ailes et de cuisses de mouches. Dans le grand monde de la communication les progrès de la science feront sûrement qu'il y aura  des drones en forme de drosophiles,  qui se poseront au bord des tables de restaurant ou sur les mollets des baigneuses. Ces drones seraient plus efficaces que leurs modèles, car ceux qui enculent les mouches risquent toujours d'en abuser... Alors qu'avec les drones, quelques instructions logicielles les feraient décoller  avant l'irréparable  et se poser un peu plus loin, sans perte de mémoire.
Qui veut connaître l'extrême fond de l'être humain pourrait se procurer les flots de paroles qui s'échangent sous les parasols et devant les apéritifs. On saura ce que disent ceux qui vendent des frigos aux eskimos ou des belles-filles à des belles-mères en suçant des pattes de tourteaux.  Les affaires des hommes d'affaires gagneront de la transparence et on saura pourquoi les gens de l'humanitaire aiment les huîtres et le muscadet. Les drones passeront sous les tables et sauront épier qui fait des pieds et des mains, analyser des phéromones, revenir au-dessus des plats pour capter quelques postillons et mesurer les désirs. La totalité du processus communicationnel serait dominée. 

Lorsque les données fournies seront à l'échelle des 100% d'évènements, que les staffs d'informaticiens traiteront en temps réel la complétude de la communication mondiale, il ne sera plus possible de se moquer du monde car les symboles auront disparu. Toutes les poupées auront un sexe. Les instants succèderont aux instants. Le temps aura en permanence de la valeur, on sera dans l'achat et la vente, sans âme, sans Dieu, sans connaître ni ses besoins ni son image réels, sans deuxième degré, préoccupé de  la survaleur et de la concurrence, buvant la vie comme on tire sur la paille d'un cocktail à la carte... Cette  transparence du monde, son abondance concrète ou virtuelle, cette "démocratie" poussée à bout,  nous épargneront les drames et les tragédies d'autrefois, nous feront les joueurs inlassables d'un jeu interminable... Mais avant cet alzheimer, s'il nous reste un peu de goût pour la conscience et le mal, nous fuirons comme la peste les Moïse du Bonheur, réinventeront la survie, la solitude, la douleur, le temps fugitif, l'absence de miroirs et d'affiches, nous nous garderons du pour ou du contre quoi que ce soit, fuirons  " l'Art " et les " Objets " copains comme cochons.... 
Car nous aurions pu crever comme des mouches dans les vitrines de la Consommation, déboussolés par des joueurs de flûte comme le furent les enfants et les rats.

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