Rechercher dans ce blog

10.24.2013

RENOIR ...






Renoir qui aimait les belles fesses, fit profession de peintre.
Que serait-il dans une école d'art des années 2000 ? 
  " Renoir vous n'avez pas de problématique, votre projet est indéfini, vous n'explicitez pas votre relation au médium. Dans votre démarche, si l'on peut parler de démarche, vous ne partagez nulle part les champs du çà et du moi... La sémantique des pigments vous est inconnue... Avez-vous conscience de la territorialité mise en oeuvre par vos cadres dorés et des attentes muséographiques de notre époque? Votre perception du corps procède d'une esthétique vide de pensée sociale et politique...Pour ces motifs et bien d'autres, nous ne voyons pas ce qu'il y a dans votre travail. L' Art, Renoir, c'est la société dans ses toilettes. C'est là qu'aux instants magiques elle retient son souffle et livre ses secrets... que l'artiste en phase avec son temps recueille les matières, les fluides et les phéromones qui servent au renouvellement du langage...."  
Suivent des conciliabules, des soupirs, des petits pas, quelques silences. Une main s'agite nerveusement dans une poche, une autre frotte inlassablement entre le pouce et l'index un gros feutre à tableau. C'est celle du président de jury qui en son âme et conscience se tourne vers l'accusé: " Pierre-Auguste, nous vous autorisons à redoubler."

Jonathan Swift, qui s'y connaissait, dit un jour: " l'homme n'est qu'un tuyau...", mais il ne dit pas de quel côté il fallait le prendre. Le Marquis de Sade dirait que les orifices de l'homme sont autant d'ouvertures vers l'esprit et le coeur, qu'il ne faut négliger aucune occasion de leur arracher des secrets, qu'on ne peut se contenter de tirer des vers du nez... Le docteur Freud, moins marquis donc plus craintif, conseillait le divan, les confidences, l'interprétation des rêves et le paiement en liquide... "Surtout, que personne ne soit seul !..." ordonnaient les dictateurs et les partis uniques..."Surveillez les motivations..." disent toujours les technico-commerciaux, les pédagogues, les banquiers...
Or les peintres n'ont pas les yeux dans la poche. Ils voient aussi les poisons dans les plats. Fra Angelico pleurait devant ses vierges parce qu'il avait ramené les Eves au Paradis Terrestre et débarrassé l'esprit des femmes des kilos superflus de la violence des enfants de Caïn... Il n'est pas moins peintre que Francis Bacon qui visite passionnément tous les garçons de l'enfer. Il n'y a pas de juste place en peinture ni de juste place dans l'Art. Nous sommes nos propres lieux et nous devons nous y faire. C'est simple, c'est fou. Je deviens peintre quand je recommence et quand avec les mêmes gestes je n'obtiens pas les mêmes choses.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

:-))