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10.01.2013

DU CIEL ....









L



Le Ciel n'est pas aussi bavard que les textes sacrés. Mais on lui fait dire tant de choses. Mes ancêtres craignaient qu'il tombe. Régulièrement de maigres prophètes et quelques illuminés décrivent une fin du Monde où des bouts d'étoiles et des morceaux de comètes viennent nous massacrer. 
La mécanique céleste ne fait pas de bruit mais les prêtres  disent qu'elle punit les ivrognes et les fornicateurs. Nous ne ferions rien de bon depuis le Paradis Terrestre. Le déluge n'aurait pas suffi pour noyer nos ordures. Il est vrai que la génétique ne nous apprend rien sur les consciences. Les anciens disaient que les âmes des morts passaient le temps dans les étoiles . Qu'il y avait de bonnes et de mauvaises étoiles, qu'il suffisait de surveiller leur bougeotte pour connaître les lendemains.
Cette théorie parut fumeuse bien avant l'imprimerie, mais par précaution, de grands démocrates comme François Mitterrand ou de vulgaires dictateurs comme Staline et Hitler, se renseignaient périodiquement sur les constellations. A wall street un mage du nom de Madoff tira les cartes aux génies de la finance.  Ce sorcier levait les yeux au ciel en faisant la charité aux quatre coins du globe  et plus encore en Terre Promise.  Mais il suffit  d'un grain de sable pour que les étoiles ne soient plus tout à fait où elles devraient être. Est-il vrai que les nuages nous cachent des anges et des séraphins? Il ne manque pas d'enfants pour dire qu'ils ressemblent à des chevaliers. J'ai connu des bergères qui ont juré voir le loup dans un cumulo-nimbus.  Il en est une qui entendit des voix en gardant ses moutons, mais les Anglais la brûlèrent à Rouen et Gilles de Rais qui l'aimait bien ne dit à personne que ce fut un archer français qui lui prit la jambe et la fit tomber devant Compiègne pour la vendre aux anglais. Lamartine, souvent sur la montagne, à l'ombre d'un vieux chêne, s'asseyait tristement au coucher du Soleil.  Il y voyait le fantôme de sa bien-aimée... Georges Adamski, publia deux ou trois best-sellers où il racontait que des Vénusiens avaient posé le pied sur le sable du désert et reprenaient la route dans une soucoupe en forme de casque de pompier. Ce grigou littéraire fit une petite fortune dans les années cinquante, comme d'autres qui écrivirent sur les pyramides et les apparitions de Satan, ou sur des portraits du Christ photographiés dans un verre de vinaigrette....  Heureuse époque des voyages d'Ulysse...

Les vieilles lunes ne reviendront pas. Le ciel n'est plus encombré d'esprits et de divinités. Des ferrailles s'y croisent sur 800 km d'épaisseur, des espions bien de chez nous y braquent leurs télescopes sur nos habitudes. Ils mesurent tout ce qui est mesurable, disent comment nous faisons notre lit et salissons les rivières. Certains nous menacent, d'autres nous arrosent de musique, d'autres noient l'atmosphère de paroles incolores, inodores et sans saveur... On ne sait plus qui fait quoi dans les paraboles. Le ciel est à tout le monde, les anges du Paradis et les démons de l'Enfer s'y croisent le jour et la nuit. Dieu n'y reconnaît plus les siens... Quelques riches américains s'y promènent en cendres... 
Je l'ai connu silencieux et avare, juste habité des habitants de l'Olympe, miroir des âmes... dérangé par des étoiles filantes ... Les avions à hélice n'y faisaient aucun mal. Couché en août à la belle étoile, j'attendais  des heures qu'il fasse un signe.  je lui parlais à voix basse.  Un jour  il fit du feu dans les yeux d'une lyonnaise de la Place Saint-Jean . 




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