Aurore
L' étoile se lève, notre destin fait ses affaires. Sur les vieilles pendules, des horlogers inscrivaient en latin des propos du genre : "Le temps s'en va... Regarde un peu ces aiguilles qui passent et repassent à l'heure de ta mort..." Les sabliers s'en donnaient à coeur joie dans les tableaux de vanités, avec les chandelles consumées et les flambeaux éteints...
Vieilles rengaines de l'Ecclésiaste et musiques verbales de l'aliénation. Tel fut le jouir des malades de la vie, s'abandonnant aux consignes et aux ordres, confiant la carcasse humaine aux folies d'Abraham, qui dressa un autel pour y trancher la gorge de son fils... Douleurs et soumissions, prosternation des fronts, fesses en l'air sous les robes, interdiction des images... Tels sont les obsédés du Verbe et du Livre... Guère plus fraternels que les maniaques qui arrachaient le coeur battant de vierges droguées pour forcer le Soleil à faire un tour de plus...
On ne se remettra peut-être pas de l'orgueil des Grecs, mais ils s'enduisaient d'huile pour le sport après la géométrie. Du côté des pleurs, Ils nous ont laissé des tragédies où les héros sont des bolides de la fatalité, enragés cosmiques... Oedipe, Achille... unis à la vie comme l'étincelle à la poudre... insouciants des prophètes et des révélations... insouciants du sexe des chèvres ... ou des pendeloques de l'au-delà.
Aurore
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