La Terre vue du ciel, vaut mieux que les sept merveilles du monde...
Elle est si belle que nous la croyons solide, constante, maternelle et soumise. Il n'y a pas loin de l'hélicoptère à l'oeil du maître et ce que nous voyons pourrait nous donner l'illusion de la richesse. Mais nous ne possédons qu'un peu d'altitude et de liberté, moins que les oiseaux... Pour voler en état de grâce, nous devons trouver le sommeil et profiter de quelques rêves inattendus. A l'état de veille, il faut surtout un parachute et pas mal de pétrole... Car nous ne sommes ni les anges gardiens ni les messagers des dieux. Quelques sauts dans les nuages ne nous rendent pas légers comme l'air, et lorsque finit la descente, nous sommes aussi inconséquents qu'au décollage...
En traînant les pattes aux quatre coins du monde, nous n'avons pas appris la politesse. Nos envies de pillage sont si tenaces que nous sommes armés jusqu'aux dents pour avoir la Paix... Pour tailler la langue de bois de nos intentions, nous nous oublions dans le travail. Nous remontons des milliards de tonnes de charbon, de fer et d'hydrocarbures, courons comme des fous et dispersons tant de déchets que nous avons les pieds dans nos poubelles quand nous allons en vacances...
Nos thermomètres sont à la hausse, nous avons infecté les mers et sali l'atmosphère...
La Terre est une vieille maîtresse : nous en avons caressé les recoins, chassé tous les animaux... C'est une grosse boule facile à tromper... Elle sourit aux audacieux, offre aux autres un peu d'amour et d'eau fraîche, quelques clairs de Lune et couchers de Soleil... Mais il n'est plus question de dormir à la belle étoile ou à l'ombre des forêts. Nous proliférons. Pire, nous engraissons. L'homme pèse plus lourd, de plus en plus lourd... Le reste s'amaigrit. En prolongeant les courbes de nos progrès nous ne savons plus où donner de la tête. Tout va de plus en plus vite entre nos cervelles et nos excréments. Nous sommes ficelés par nos bonheurs, enlisés dans nos succès... indifférents aux bêtes et aux herbes folles... Notre présent devient immense, notre mémoire s'en va et nos lendemains vont plus vite que nous...
Le courage serait de s'asseoir, de se taire et de lever les yeux au ciel... Car nous devrons apprendre à les baisser... question de vie ou de mort.
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