Il faut être prudent quand on est sur la mauvaise pente, plus exactement quand on a franchi son demi siècle. Les hivers rallongent, les étés passent en trombe... Les vaches, elles, ruminent sans se soucier des saisons soignent leur corps sans se casser la tête. On ne sait pas si elles ont tort ou raison mais une chose est sûre, leurs cornes les indiffèrent alors que nous passons tant d'années à nous plaindre des nôtres...
Nos enfances ne nous lâchent plus quand elles furent difficiles : les juges, les psychiatres et les artistes le savent, ils connaissent nos peines. La perte de notre pucelage serait une mince affaire si des exaltés n'avaient inventé les chagrins et pressé les citrons de l'amour plus que de raison. La mort, pour en finir avec le gros de nos occupations, fait le désespoir des poètes et le bonheur des notaires. On peut s'étonner que des esprits raisonnables se laissent prendre au jeu des accidents de la vie et qu'ils oublient d'être sages en se regardant le nombril du matin au soir. Les pessimistes disent qu'ils avalent des couleuvres et les autres du petit lait. On mourait vite au temps de Ronsard, où semblables étaient les vaches, mais on apprenait très jeune... Sous les nuages, parfois, le temps joue dans les formes au petit matin, c'est là que reposent les troupeaux et que les parfums sont plus forts que les souvenirs...
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