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7.01.2013

LA FOUDRE ....




.................La foudre tombe indifférente aux vivants et aux morts. C'est un destin des monuments et des hommes de la recevoir. Les coins tranquilles ne sont que des lieux d'attente. Notre sommeil présage de repos éternels . Fermer les yeux n'est pas toujours un plaisir et personne ne voit d'un bon oeil que des mains étrangères lui rendront ce service... Nous marchons de préférence les yeux ouverts pour ne pas nous tromper d'adresses. Car si nous allons trop lentement et que nos yeux furètent à gauche et à droite, il arrive que des images nous disent comme nous mettons les pieds dans les pas de quelqu'un qui a fait ceci ou cela... Il arrive que des fantômes apparaissent, s'occupent vingt ou trente ans après des mêmes choses, il arrive que sur les murs se recollent de vieilles affiches... Quand la pluie tombe on se rend compte qu'elle n'efface rien, si le vent souffle c'est pour siffler de vieilles chansons. Les maisons prennent la parole. Tu buvais ton café ici, vous êtes montés par l'escalier à droite et c'est dans la chambre grise que la sicilienne... la cafetière fume encore et la tasse... tu te rappelles comme tes yeux sont passés de sa main aux lèvres... Un pêcher donne des pêches au même endroit...
................Il paraît que nous marchons sur des milliards d'ancêtres, que pas un centimètre de trottoir n'a manqué de terreau. C'est que rien ne sépare les vivants et les morts. Une maigre muraille pour dire qu'à droite c'est le cimetière, à gauche la rue machin. Disons que d'un côté on range les carcasses et que de l'autre vivent les souvenirs... De toutes manières d'un côté comme de l'autre on déménagera pour faire de la place et les feuilles des arbres tomberont encore. Il est vrai que certains coins sont plus intéressants, que là où le bonheur s'accumule, que là où le vent pousse les feuilles, les petites bêtes et les champignons font mieux leur travail, les fleurs sont moins sauvages, les abeilles passent, on installe un banc, les yeux peuvent se fermer sans crainte le temps d'une chanson... le temps qu'une main passe et vous caresse le cou , comme celle de la gitane d'Arezzo, derrière vous pendant que vous dessiniez...



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