Que faire d'autre que la même chose?
Je vous vois venir, vous allez m'expliquer que le dernier quart du siècle et le premier du millénaire font découvrir le sexe, comme la dernière fournée de pédagogues nous apprend tout sur notre cervelle , le nouveau ministre les bonnes raisons de l'impôt et les marchands de soupes le vrai goût du poireaux-pommes de terre.
La tournante saisit les générations qui se font une beauté, vertige nécessaire aux élans du coeur et du corps... On n'en finit donc pas de saler la Terre et de crier sur les toits que les ânes d'hier avaient les oreilles différentes, sourds comme des pots et aveugles aux merveilles des prés. Des justes se lèvent tous les matins que Dieu fait et leurs patates de la journée sont paraît-il fort étrangères aux épluchures de la veille. Sommes-nous moins idiots que les anciens qui crurent à l'entropie et à l'âge d'or ? Savons-nous que le plus difficile fut de casser les cailloux en deux pour faire partir des étincelles et qu'ensuite le hasard fit assez bien les choses car il y avait de la place pour de bonnes jambes ? Nos ancêtres se gardaient de faire descendre le Paradis sur Terre, trouvant la vie fragile et l'orgueil périssable. Leurs devins et leurs sages doutaient que l'homme valût son pesant d'or, savaient que plus il foisonnait plus il devenait lourd, de bronze et de fer.
Certes, les machines ont l'air de nous alléger, puisque nos paroles foncent à la vitesse de la lumière et que nous volons à treize mille mètres. Mais les disparus que nous avons sous nos ailes parlent de leurs mésaventures et donnent des conseils. Soignons l'Enfance, l'Amour et la Mort, comme jadis Cézanne qui conseillait aux ambitieux de peindre sans relâche leur tuyau de poêle...
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